J’ai suivi l’émission présentée par Stéphane Bern qui était programmée ce lundi 15 juin sur FR 3. Elle était donc consacrée à ce personnage historique qu’a été le général de Gaulle. J’ai pris connaissance de quelques anecdotes mais je vais dire ce que m’a inspiré la figure de cet homme politique.

Le 18 juin 1940 je n’avais que quatre mois. Ce n’est donc que bien après que j’ai appris le rôle qu’il avait joué lors de la défaite de l’armée française. C’est surtout à partir de son retour au pouvoir en 1958 que j’ai eu personnellement affaire à lui.

Il profite de la situation qui s’est installée avec la guerre d’Algérie et va bénéficier d’un Coup d’Etat pour revenir sur la scène politique. Quel est son sentiment sur le devenir des choses ? On ne le sait pas trop. Il prononce quelques phrases qui ne vont pas alors dans le sens de la paix et de l’indépendance de l’Algérie.

On connait le fameux « Je vous ai compris ! » et quelque temps plus tard le « Vive l’Algérie française » lâché à Mostaganem. Toutefois la réalité finira par s’imposer à ses yeux et il finira par employer l‘expression « d’autodétermination » en septembre 1959.

Cela ne va pas signifier illico presto la fin des combats en Algérie. La guerre va s’y poursuivre pendant encore presque quatre ans, soit plus longtemps que sous l’ensemble des dirigeants qui l’avaient précédé. Il y aura des tentatives de falsification comme l’annonce de « La paix des braves » qui ne fera pas illusion longtemps.

J’ai donc écopé, de mars 1960 à avril 1962 de vingt-six mois de participation aux opérations de maintien de l’ordre et de la sécurité en Algérie. J’avais été partie prenante de l’opposition qui était née dès l’annonce du référendum de 1958 et j’avais peint avec mon frère une inscription NON A DE GAULLE sur les remparts de Cessenon restée longtemps visible.

Je m’étais aussi investi dans l’action laïque, la législation ayant été orientée avec Michel Debré vers des subventions accordées à l’enseignement privé via le paiement des personnels des établissements sous contrat. Ces dispositions prises à ce moment-là sont toujours en vigueur

Avec la constitution de la 5^ème République on entrait dans une phase nouvelle qui permettait l’alternance du personnel politique sans qu’il y ait d’alternative. Le fait sera confirmé sous la présidence de Mitterrand et de Hollande et sous l’autorité de Premiers Ministres, quelle que soit leur étiquette, y compris celle de Jospin. Il faut que tout change pour que rien ne change est-il dit dans Le Guépard. C’est bien ce qui se passe.

Revenons à l’Algérie. Déjà en janvier 1960 on constate, avec la semaine des barricades à Alger, le divorce de la communauté européenne d’Algérie avec l’orientation qui est amorcée. Cela se manifestera plus tard avec le putsch des généraux félons en avril 1961.

Quoique foncièrement opposé à la politique sociale de de Gaulle je m’engagerai alors résolument dans la lutte contre cette tentative de nouveau Coup d’Etat. Je vivrai quelques mois plus tard la fin du conflit qui a duré sans que jusqu’au bout les actions militaires soient diminuées. On a assisté à des tentatives de partition de l’Algérie qui en disent long sur la politique mise en œuvre.

Ce qui émerge de cette période c’est l’entrée de la France parmi les puissances dotées de l’arme atomique. Des dépenses ruineuses pour le pays et un risque majeur pour lui et pour le monde en cas de déclenchement de l’apocalypse nucléaire. Nous sommes toujours dans ce registre !

La guerre d’Algérie se termine avec le développement des actions terroristes de l’OAS qui multiplie les attentats, de Gaulle étant même visé par l’un d’eux, celui du Petit Clamart perpétré par Bastien-Thiry en août 1962.

Le retour de la paix s’accompagne de la montée d’une opposition politique à de Gaulle. Celui-ci est mis en ballotage lors des élections présidentielles de 1965. Le Canard Enchaîné ironisera sur « Charles le Balloté ». Ceci étant le climat social s’est dégradé et arrive mai 1968. On s’interroge encore sur l’expédition du Président de la République à Baden-Baden à la rencontre du général Massu. Avait-il le projet de faire intervenir l’armée ?

Et puis la carrière politique de de Gaulle va s’achever avec l’échec de son référendum de 1969. Il démissionne. Les coups lui ont été portés par la gauche et une fraction de la droite qui prépare sa succession. Celle-ci sera assurée par Pompidou, les barons du gaullisme cultivant un moment l’aura du chef de l’Etat disparu le 9 novembre 1970 et se réclamant de son héritage.

Oui « Secrets d’histoire » n’a pas fait l’analyse complète que nous aurions souhaité suivre !